Les mots claquent comme le fouet du divin marquis sur la scène du théâtre des Abbesses. Cinq femmes s’y affrontent dans des joutes verbales splendides et cruelles. Cinq femmes sur la scène et pourtant le personnage principal de cette pièce est un homme qui, bien qu’absent, hante tous les esprits : le marquis de Sade.
Au cours de trois journées qui s’étalent sur une période de 18 ans, se disputent, s’allient, se défient et s’opposent l’épouse, Renée de Sade, Anne sa sœur, la dévote Mme de Simiane, la libertine Mme de Saint-Fond et Madame de Montreuil, la belle-mère du marquis. Sous le regard de la servante Charlotte jouée par un homme, emprisonnées dans de somptueuses robes-cages à roulettes, elles tournoient sur un échiquier au sol, en évoquant le marquis pour l’encenser ou le conspuer, en tout cas essayer de comprendre la fascination qu’il exerce sur elles. Prises dans la tourmente de la révolution en marche, elles cherchent désespérément un Dieu en qui croire.
Mishima a écrit « Madame de Sade » en 1965 soit cinq ans avant son suicide. Il est parti d’une énigme historique : la fidélité absolue de la femme du marquis de Sade en dépit des souffrances plus morales que physiques que lui inflige son mari, puis sa rupture brutale à la sortie de prison du marquis. La pièce interroge sur le désir d’une femme qui se dévoue corps et âme à son fascinant mari « qui a su tirer du mal un jeu de lumières et a transmué en sainte essence la substance de l’ordure qu’il avait recueillie », comme si elle ne pouvait s’élever à la hauteur de son mari qu’en opposant à son libertinage absolu une fidélité absolue.
La mise en scène de Jacques Vincey frappe les esprits et les yeux par son raffinement et sa précision. La distribution très homogène sert remarquablement bien ce texte magnifique ;et l’adaptation de la pièce de Mishima par André-Pierre de Mandiagues dans un style élégant et somptueux est très claire.
« Madame de Sade » de Mishima par Jacques Vincey, théâtre des Abbesses jusqu’au 24 octobre puis en tournée en France.
Au cours de trois journées qui s’étalent sur une période de 18 ans, se disputent, s’allient, se défient et s’opposent l’épouse, Renée de Sade, Anne sa sœur, la dévote Mme de Simiane, la libertine Mme de Saint-Fond et Madame de Montreuil, la belle-mère du marquis. Sous le regard de la servante Charlotte jouée par un homme, emprisonnées dans de somptueuses robes-cages à roulettes, elles tournoient sur un échiquier au sol, en évoquant le marquis pour l’encenser ou le conspuer, en tout cas essayer de comprendre la fascination qu’il exerce sur elles. Prises dans la tourmente de la révolution en marche, elles cherchent désespérément un Dieu en qui croire.
Mishima a écrit « Madame de Sade » en 1965 soit cinq ans avant son suicide. Il est parti d’une énigme historique : la fidélité absolue de la femme du marquis de Sade en dépit des souffrances plus morales que physiques que lui inflige son mari, puis sa rupture brutale à la sortie de prison du marquis. La pièce interroge sur le désir d’une femme qui se dévoue corps et âme à son fascinant mari « qui a su tirer du mal un jeu de lumières et a transmué en sainte essence la substance de l’ordure qu’il avait recueillie », comme si elle ne pouvait s’élever à la hauteur de son mari qu’en opposant à son libertinage absolu une fidélité absolue.
La mise en scène de Jacques Vincey frappe les esprits et les yeux par son raffinement et sa précision. La distribution très homogène sert remarquablement bien ce texte magnifique ;et l’adaptation de la pièce de Mishima par André-Pierre de Mandiagues dans un style élégant et somptueux est très claire.
« Madame de Sade » de Mishima par Jacques Vincey, théâtre des Abbesses jusqu’au 24 octobre puis en tournée en France.
2 commentaires:
Vous proposez une très belle analyse de cette pièce; je la partage en tout point
Cette pièce est une vraie réussite
j'étais aussi sous le charme de cette pièce
mention spéciale à l'effet de mise en scène, les comédiens sont costumés comme des astres tournant autour du "dieu soleil" caché, le marquis de sade
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