Que ceux qui croient tout connaître de « Tartuffe » se précipitent au théâtre de l’Odéon où Stéphane Braunschweig, en centrant la pièce sur le désarroi d’Orgon, l’éclaire d’un jour nouveau. Le rideau se lève sur une scène de luxure. Ce prologue ajouté par le metteur en scène donne le la de la pièce : c’est de la violence du désir et du désarroi qu’il provoque dont il sera question. Car Orgon, le chef de famille sous la coupe du dévot Tartuffe au point de lui donner sa fille en mariage, apparaît comme un homme tourmenté par des désirs qu’il refoule faute de les assouvir. Claude Duparfait incarne à la perfection cet homme perdu, serré dans des vêtements étriqués, qui semble prisonnier de son corps.
Même si la pièce garde son caractère de farce grâce à la verve de la pétillante Dorine, Stéphane Braunschweig en propose une lecture profondément tragique en mettant en lumière l’impuissance de la raison face à l’aveuglement et aux pulsions : Orgon reste sourd au discours de bon sens porté comme souvent chez Molière par la servante Dorine.
Loin d’être partisan de l’effacement du metteur en scène, Braunschweig offre au contraire une interprétation personnelle de la pièce, renforcée par une mise en scène très efficace où tout fait sens. Ainsi, la maison aux allures de prison dont les hauts murs s’élèvent jusqu’aux cintres laisse paraître au fur et à mesure que l’action progresse une sorte de cave dans laquelle les personnages sont comme pris au piège. Au total ce « Tartuffe » parvient, grâce à une mise en scène d’une clarté et d’une pertinence rares, à donner une réelle épaisseur aux personnages.
« Tartuffe » de Molière, mis en scène par S. Braunschweig, Théâtre de l'Odéon, du 17 septembre au 25 octobre 2008, du mar au sam à 20 h ; dim à 15 h. Durée : 2 h 15 sans entracte
Même si la pièce garde son caractère de farce grâce à la verve de la pétillante Dorine, Stéphane Braunschweig en propose une lecture profondément tragique en mettant en lumière l’impuissance de la raison face à l’aveuglement et aux pulsions : Orgon reste sourd au discours de bon sens porté comme souvent chez Molière par la servante Dorine.
Loin d’être partisan de l’effacement du metteur en scène, Braunschweig offre au contraire une interprétation personnelle de la pièce, renforcée par une mise en scène très efficace où tout fait sens. Ainsi, la maison aux allures de prison dont les hauts murs s’élèvent jusqu’aux cintres laisse paraître au fur et à mesure que l’action progresse une sorte de cave dans laquelle les personnages sont comme pris au piège. Au total ce « Tartuffe » parvient, grâce à une mise en scène d’une clarté et d’une pertinence rares, à donner une réelle épaisseur aux personnages.
« Tartuffe » de Molière, mis en scène par S. Braunschweig, Théâtre de l'Odéon, du 17 septembre au 25 octobre 2008, du mar au sam à 20 h ; dim à 15 h. Durée : 2 h 15 sans entracte
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